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Les innocents

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30 juillet 2006

Enfantillages

Enfance, ignorance et tout le bordel.
Je me rapelle clairement maintenant. Comme une amnésie partielle, certains détails primordiaux de mon enfance jaillissent parfois. Les bras croisés, le regard boudeur et la tête tournée vers le coté ou vers le bas. Qu'est ce que tu fais?
Je boude!

"Je ne t'inviterais pas à mon anniversaire"
Ca c'était le coup fatal, la dernière ressource. Un ultimatum lancé à travers temps et espace.
La fin d'une amitié, une décision éternelle qui devait durer 10 minutes au plus.
Pendant toute une période de ma vie, la désinvitation d'anniversaire devait constituer la menace quotidienne ponctuant chaque déclaration de guerre infantile.

Pourtant aujourd'hui les choses ne semblent pas avoir tant changé.
En grandissant les Hommes prennent de plus en plus conscience de l'image qu'il dégagent et de la crédibilité de leur théatre personnel.  En acquerant la connaissances de l'utilité de toutes choses leur étant exterieur, ils peuvent se permettre de mentir avec bien plus d'assurance qu'auparavant.
Alors ils découvrent que de tourner le dos en disant "Je boude" ne suffit pas, cela ne parait pas convaincant et ne témoigne pas d'une véritable crise existentielle. Ainsi tout s'aggrave car devant à tout prix montrer leur mécontentement, ils s'enfuient, se terrent, se tentative-de-suicident.

Pourtant est-ce si grave?

C'est en partageant avec conviction la rancune de certains amis que le ridicule m'apparait par moment.
A quoi bon se mettre sur la gueule pour des divergences d'opinions? Après tout, nous ne sommes pas là pour penser pareil.
Il ne faut pas demander l'impossible franchise constante, mais les disputes n'étaient-elles pas moins longues étant gosses?

Vous me direz que les enjeux ne sont pas les mêmes, c'est faux.
A 6 ans, il n'y a rien de plus grave au monde que la casse, par un ennemi de 10 minutes, de votre voiture en plastique.
Les guerres, les bombes atomiques et les virus mortels ne sont rien par rapport a votre voiture rouge et blanche préférée.

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23 janvier 2006

Je pense

Je croiserais les doigts,

Dans un geste de foi,

J’imaginerais mon avenir,

Dans ce rire en devenir,

Je construirais mes rêves,

Dans nos soupires de fièvre,

J’étalerais ma joie,

Dans ces morceaux de toi.

 

J’éclate et frappe,

J’implose et tape,

J’explose par étape,

Ton échec et mat.

 

Je pense de travers,

Je pense à l’envers,

Je pense en vers,

Je pense à terre.

 

Je pense, dons je fuis.

17 janvier 2006

Duo

Enculé

Pétasse

Sale névrosé

Faudra il que je te chasse ?

 

Faudra-t-il que je t’enchaîne ?

A la douceur de ma peau ?

Aux supplices de ma haine ?

Aux tourments de mes mots ?

 

Les entends-tu ?

Moi, je les vois

Je les ai même toujours vu

Regarde, tu y crois

 

Pourquoi toujours ce flou

Dans les morceaux de toi ?

Serais-je devenu fou ?

Meurtri par ton froid

 

Fuyons tous ces remous

Courons à s’en perdre

Le vent nous appelle.

17 janvier 2006

Moi même

Cher moi,

 

Nul besoin de présentation, tu me connais, un peu trop peut être.

Tu n’es pas de ceux qui s’ignorent et je t’en suis reconnaissant,

Mais, mon ami, aurais-tu la sympathie de me laisser un peu absent,

Lorsque c’est avec les autres que tu as décidé de promettre

 

Joie, Plaisir, Bonheur, Jouissance.

 

Je ne ferais pas long, mais il est temps de nous mettre au point

A la ligne, pas de coke, prend en compte ta raison

Où cours tu ? Tu ‘imagines qu’ils t’aimeront moins

Si sans moi tu continuais à te comporter comme un con ?

 

Je te complète, au lieu de me parler, laisse moi aller de l’avant

Laisse nous bondir, laisse nous courir main dans la main

Ensemble ; ne commence pas à montrer ton tempérament changeant,

Ce que tu demandes aux autres, je te l’offre dans un coffret de satin.

 

Nous serons l’accompli.

16 janvier 2006

Amoureuh

Besoin de bonté, de tendresse avec une touche de gentillesse.

 

C’est bien difficile d’y croire quand on nous oppresse.

 

Enlace moi mon amour, je veux respirer ton être

Regarde les se déchirer quand nous nous unissons

Offre moi tes lèvres, sans aucun mouvement traître

Prend ma main mon ange, vient, courons

 

Voilà, mes réjouissances sont bien classiques, elles ne me séduisent pas.

C’est là la limite de mes mots… Peut être.

Mes sentiments ne s’y arrêtent pourtant pas.

 

Devrais-je creuser dans les stéréotypes pour vous le faire comprendre ?

Vous faire comprendre que je vous aime.

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15 janvier 2006

Etudes de Droit ?

- C’est étroit

- Ca c’est sûr, et alors ? Ca passe ou ça casse

 

Aussitôt dit, il plaçait ses deux mains avec soin sur les bords de l’entrée souhaitant écarter les parois il opérait avec délicatesse pour se convaincre de l’aspect naturel de la chose, pour ne pas vomir, surtout.

Il plia la jambe avant de la monter, cet effort le força à inspirer par le nez, ce qui provoqua une contraction subite de son visage entraîné par l’odeur putride.

 

- Ecoute mon gars, on se revoit bientôt de toute façon, mais je ne sais pas dans quel état je serais. Je sens la chaleur nauséabonde  s’approcher, il n’y a plus qu’à espérer qu’elle ne me plaira pas.

 

Sa deuxième jambe le propulsa en l’air et déjà il plongeait dans les profondeurs.

 

C’était courageux.

Il rentrait dans le fort intérieur de la société, prêt à vaincre toutes les sous merdes.

Les suppositoires sont toujours les plus efficaces, encore faut il les enfoncer profondément.

 

Plonge l’ami, plonge,

Quand on entre dans la vie, on ne peut qu’être sur le cul de toute façon.

15 janvier 2006

Courts - Deux

Mensonge et Misanthropie dînaient.

 

- Je t’aime, dit Mensonge

- Moi non plus répondit-il

- Lâche personnage, tes soupires me font mourir

- Tes râles me font vomir

- Tes gestes me font jouir

- Tu ne me verras que courir

- Tes sourires me tétanisent

- Mes rictus te terrorisent

- Tes mains m’éblouissent

- Qu’entre tes cuisses

- Les vagues de tes yeux bleus bercent mon radeau

- Mes tempêtes t’emporteront au fond des eaux

- L’éclat de tes lèvres m’entête

- Leurs baisers te rejettent

 

- Je ne t’aime plus, dit Mensonge

15 janvier 2006

Courts - Un

Je t’aime, je t’adore, je t’adule, je te divinise, je t’idolâtre.

Je te hais, je te déteste, je t’exècre.

 

Et après ?

Où aller avec des sentiments ? Où partir avec des mots ?

Quand les paroles ne suffisent plus au sentiment, quand les lettres n’ont plus de signification.

 

Pourquoi continuer à parler sans intérêt ?

Clairement,

Pourquoi ne fermes –tu pas ta sale gueule ?

 

Mais encore, ce n’est qu’une phrase, tu n’as pas à m’en vouloir.

Tu m’en voudrais bien plus, crois moi, si tu pouvais, si tu imaginais ce que je te ferais, plus loin que mes sentiments, plus haut que mes mots.

 

Tire la langue mon enfant, que je te la lape

Tire la langue mon enfant, que je te la râpe.

15 janvier 2006

Début

Chapitre second

 

Comme si une année entière était passée, quelque chose avait changé dans l’atmosphère du monde. Et pourtant la demeure de Dream ne variait pas, elle boudait le changement, tirait sa langue cimentée au temps, elle était déjà bien assez vielle ainsi.

Il pleuvait, assez pour s’en plaindre, sans pluie le monde serait bien silencieux.

Il pleuvait et le jeune homme marchait, son cerveau, plus vide que jamais, arrivait seulement à plaindre son mégot mouillé de ne pas lui laisser assez de mort pour arriver à la porte d’entrée.

Un sentiment de mal être l’envahi au simple contact de la sonnette ; une détestable impression d’être au mauvais endroit, de ne plus évoluer dans un monde lui appartenant.

Pour Dream, et pour bien d’autres se disait-il, il existe un principe de malaise dans le monde d’un autre, un assombrissement du ciel criant que la moindre incompréhension s’avère fatale dans la demeure d’autrui, la compréhension parfaite des lois sociales d’un univers dans lequel on souhaite se faire aimer est obligatoire et pourtant bien violente lorsque l’on pue la cigarette dans une maison de militants anti-tabac.

 

-Ding dong ding dung dang ding

 

Il imaginait les parents choisissant une sonnerie adapté en magasin, une pitoyable sonnerie composée de ding et de dung plutôt qu’un dring habituel, il imaginait la connerie humaine poussée à un point où la décision vitale de la sonnette serait l’importante discussion du soir, le kitshisme absolu poussant les patriarches à imposer à la visitée de manger en leur compagnie pour parler en famille des choses importantes de la vie… les sonneries.

 

La porte s’ouvrit, le malaise le reprit à la langue, détruisant toute réflexion pour le limiter aux simples courtoisies obligatoires.

Surtout ne pas faire d’erreur dès l’entrée.

La beauté du visage le troublait et c’est sur une bien incontrôlable voix qu’il se mit à parler.

 

-Bonsoir Sharon…

 

Merde, ma confiance en moi, mon contrôle, mon assurance, tout se barre à cause d’une porte et d’un visage.

 

Une porte vers le tartare venait de s’ouvrir, et sans un sourire, il serait parti en courant.

 

Un verre à la main, installé dans le canapé, ses yeux vides regardaient le sol alors que dans sa tête l’inhabilité dansait, la maladresse se faisait omniprésente.

 

-J’ai… enfin je…

Non, non

 

Il jeta l’invitation à la soirée masquée sur la table, il avait bien fait de l’amener. Durant sa lecture ses yeux se relevèrent, n’osant que contempler sans être aperçu, sa concentration se porta sur la nuque, blanche et frêle, sur laquelle il rêvait de…

-Je suis invitée ?

…passer les doigts, préparant la peau à l’approche de ses lèvres, mais il fut surpris par la lecture rapide de Sharon qui devait le regarder, perplexe, depuis un moment déjà.

Elle toussa.

-Oui

-Très bien

15 janvier 2006

L'insoutenable légèreté de l'être - Extraits

"Le bruit a un avantage. On ne peut pas y entendre les mots.

Depuis sa jeunesse, il ne faisait que parler, écrire, donner des cours, inventer des phrases, chercher des formules, les corriger, de sorte qu’à la fin aucun des mots n’était exact, que leur sens s’estompait, qu’ils perdaient leur contenu et qu’il n’en restait que des miettes, des vannures, de la poussière, du sable qui flottait dans son cerveau, qui lui donnait la migraine, qui était son insomnie, sa maladie. Et il eut alors envie, confusément et irrésistiblement, d’une musique immense, d’un bruit absolu, d’un bel et joyeux vacarme qui embrasserait, inonderait, étoufferait toute chose, où sombreraient à jamais la douleur, la vanité, l’insignifiance des mots. La musique c’est la négation des phrases, la musique c’est l’anti-mot !"

 

"Celui qui veut continuellement « s’élever » doit s’attendre à avoir un jour le vertige. Qu’est ce que le vertige ? La peur de tomber ? Mais pourquoi avons-nous le vertige sur un belvédère pourvu d’un solide garde-fou ? Le vertige, c’est autre chose que la peur de tomber. C’est la voix du vide au-dessous de nous qui nous attire et nous envoûte, le désir de chute dont nous nous défendons ensuite avec effroi."

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